L'heure est venue, la mort m'a emportée dans les tréfonds de notre monde. Je me suis réveillé comme prévu dans le Makaï, mais je n'avais pas prévu, que le Makaï, était proie à la destruction, à la rébellion.

Je me levai et admira avec peur et nostalgie les environs, les tours qui soutenaient le plafond étaient en piètre état, dont plusieurs sombrant au fond de la lave, ce qui laissa apparaître le vide, et laissa passé un vent extrêmement violent.

Je traversai lentement le pont jusqu'à arriver aux portes de Sombre-Etoile, ma ville, mon empire... Je poussai les grandes et lourdes portes en bois, elles aussi touchées par une probable guerre civile au vu des marques sur la porte.
J'admirai ma ville, mon seul chez moi, détruite, dépouillée de sa richesse, de sa beauté, de son étoile. Je traversai les rues de ma ville fantôme, et trouvai quelques cadavres calcinés par-ci par-là. Je n'osai pas m'aventurer plus loin, vers le centre et les jardins. J'avais pitié de notre royaume, enfin, je n'oublie pas que ce royaume m'avait rejeté dans le passé.

Je montai les innombrables marches vers mon palais, en espérant qu'il soit toujours debout. Une fois au-dessus du plafond, je vis les ruines de la cité royale ainsi que mon palais, bizarrement, la façade était intacte. J'entrai dans celui-ci et remarquai qu'une partie du plafond s’était écroulée, entraînant mes quartiers dans sa chute. Je traversai les décombres pour rejoindre mon trône situé au fin fond du palais.

Je pris place sur mon trône et attendis, quand tout à coup, des bruits de pas s'approchaient vers moi. La personne était en réalité Kuroigetsu Tokumeï, il s'adressa à moi :

- Elijah Hil, cela faisait longtemps...

- Pas si longtemps que ça.

- Je désigne ce temps comme une éternité.

- Qu'est-ce qui t'amène ici ?

- Je te retourne la question.

- Eh bien, je suis mort. Dis-je en levant les épaules. Mais quelque chose attise ma curiosité.

- Droit au but, comme d'habitude, tu veux sans doute savoir ce qu'il s’est passé...

- Je suis impressionné par ton sens de déduction.

- Après ton départ, les choses n'étaient plus comme avant, j'ai dû prendre Sombre-Etoile sous mon aile. Seker Traden a quitté le Makaï peu de temps après, et l'autre dimension a trouvé le moyen d'ouvrir une porte jusqu'à nous...

- Donc, vous avez était pris par surprise et submerger...

- C'est dur à dire, mais oui.

- Tu es seul ici ?

- Plus ou moins, Declan Irax est mort au combat, et comme tu le sais, quand on meurt ici, ton âme disparait à jamais...

- Aldrik Zarhok et Shal Adeus étaient là pendant la bataille ?

- Oui, ils n'ont malheureusement pas retenu leur lame...

- Comment Maelström a pu les laisser passer ?!

- Tu pourrais lui demander toi-même.

- Où est-il ?

- Tel est la question.

- Tu es ici depuis des centaines de milliers d'années, tu n'es pas capable de m'indiquer la position de notre "Dieu" ?!

- Je te rappelle qu'il n'est pas forcément réel...

- Il l'est. Je suis certain.

Tout à coup, je remarquai que du sang s'échapper du nez de Kuroigetsu, ces yeux étaient soudain tâchés de sang, quelques secondes plus tard, du sang coulé de ses yeux. Je reculai, mais Kuroigetsu avança lentement vers moi :

- Kuroigetsu ?

- Tu as ta réponse... Dit-il d'une voix différente.

- Tu es en réalité Maelström... Dis-je en fronçant les sourcils.

- Kuroigetsu est mort depuis bien longtemps, tu es naïf Elijah, et tu as participé à la mort de mon royaume, tu vas payer quoi qu'il arrive...

- Je m'attendais à te voir en personne, pas à travers le corps d'un mortel.

- Il n'est pas un simple mortel, pour preuve, il est toujours vivant...

- Plus pour longtemps.

Je sortis un couteau d'une de mes poches, et lui enfonça dans le bras, nous reculâmes tous les deux. Il m'envoya plusieurs shurikens que je reçus dans l'abdomen et dans la jambe gauche. Je les retirai, les lançai tout en courant vers lui. Il esquiva tous les shurikens, mais ne m'esquiva pas. Je chargeai droit sur lui et lui et le plaquai à terre tout en le poignardant dans le coeur.
Après une dizaine de coups, il cria : No. N.. Non... Il mourra quelques secondes après.

Après ce combat, j'explorai à bout de force le palais afin de trouver de quoi remédier à mes blessures. Je trouvai une salle au sous-sol, je me souvins de cette salle, c'est ici que j'allais, pour me "ressourcer".
Cette salle était composée de plusieurs parties, une armurerie, une infirmerie, et un bureau.

Une fois sur pied et armée, je sortis de mon palais et explorai le centre de Sombre-Etoile. Après plusieurs heures de recherche, je trouvai des camps de survivants, ceux-ci s'agenouillaient quand je passai, je leur demandai de rejoindre mon palais, ils étaient tous honorés et croyaient en moi malgré les circonstances.

Quelque temps plus tard, le palais était la destination de choix, la seule destination à vrai dire. Nous construisîmes des coupe-vent afin d'abriter la toute nouvelle cité des vents, violents et incessants du vide.
Plusieurs jours, ou mois, ou années ou encore de décennies plus tard, la notion du temps nous était totalement inutile. J'explorai sans cesse le Makaï à la recherche de nouveaux arrivants, quand tout à coup, je vis un visage familier. Un homme, cheveux blancs, le teint pâle, imperméable noir avec quelques symboles bleu imprimé, pantalon noir et chaussures noires. Celui-ci s'avança vers moi, je le reconnais de suite :

- Fils ?...

- Oui Elijah.

- Loki ?...

- Tu as raison Elijah.

Je m'approchai pour le serrer dans mes bras, mais il me repoussa de suite et dit :

- Tu m'as abandonné.

- Je... Je ne t'ai jamais abandonné, j'ai pensé à toi durant toute ma vie en espérant que tu reviennes un jour...

- Je suis revenu. Et j'ai assisté à ta mort père. La seule image qu'il me reste de toi, c'est ton vulgaire cadavre ! Dit-il avec beaucoup de haine.

- Mais... Tu es si jeune, comment...

- J'ai était élevé avec des personnes spéciales, qui m'on fait des choses, dont celle-ci.

- Seker Traden ?

- Non, enfin, on va dire que ce qu'il m'est arrivé est un peu du même ressort.

- Il en existe d’autres donc...

- De sa race, plus ou moins.

- Que veux-tu dire par là ?

- Je m'en suis occupé. Mais bon, passons les détails de ma triste vie sans père.

- Tu ne peux pas me reprocher ça ! Comment as-tu fini ici ?!

- J'ai fait la rencontre du troisième fils. Ce fut très... Spécial.

- Non...

Je le pris par le col et lui criai :

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?!

- Une petite vengeance gratuite, mais malheureusement, je suis mort avant de le voir baigné dans son sang...

- Espèce de...

Je le lançai à terre, celui-ci se releva et s'exclama :

- La vengeance arrive Elijah.

- Tu ne peux pas faire ça...

Il se rua sur moi armé d'une épée. J'esquivai son coup, l'agrippai et le jetai au sol :

- Je ne veux pas te tuer...

- Malheureusement, un de nous va mourir une seconde fois !

Il se releva et courra armé de deux couteaux vers moi. Je lui donnai un coup de pied dans l'abdomen, il fut propulsé en arrière. Il reprit un couteau, se releva et sprinta sur moi, il tenta de me donner un coup de couteau, je pris ses mains et retournai le couteau vers lui, se qui le transperça.
Il tomba à terre, je m'abaissai près de lui, je pris sa tête et prononça ses mots :

- Mon fils est mort avec son frère dans les décombres de notre maison à Tonaida pendant l'attaque... Que ton âme soit libérée malgré tout ce que tu as pu faire.

Je quittai les lieux en laissant sa dépouille, son corps aller un jour être dévoré par le Makaï. Sur la route, je saignai du nez. Une des personnes avec moi m'interpelle :

- Monsieur, vous avez du sang autour de votre pupille...

J'entendis une voix grave dans ma tête. Je poussai la personne sur le côté et tout à coup, j'aperçus mon fils :

- Fils ?

- Père ?!

- Aaron ! Dis-je en allant vers lui.

Nous nous serrâmes dans nos bras, je tapai sur son épaule malgré un chagrin inconsolable, celui de le voir ici. J'entamai la conversation :

- Aaron... Es-tu réel ?

- Sans doute père.

- Que fais-tu ici fils ? Dis-je en versant une larme.

- J'ai dû faire des choses...

- Oui, tu as eu des problèmes avec ton frère...

- Comment sais-tu ça ?

- J'ai eu l'occasion de discuter avec lui malheureusement. Viens, je te raccompagne au palais. Dis-je en tapant sur son épaule.

Pendant notre longue route, Aaron me fit le récit de son histoire. J'en profitai pour faire connaissance avec lui. Malheureusement, j'avais l'impression que toute notre famille allait se retrouver en enfer.
Une fois au palais, je rejoignis mes quartiers seul, je décidai d'affronter le vent, la poussière et les cendres pour admirer notre avenir. Notre futur était là, caché aux yeux de tous par nos murs gigantesques, seul moi, pouvais voir ces choses, des choses que je ne comprends pas. Je me suis déjà aventuré dans ces ruines, j'y avais déjà trouvé des inventions, des matières, des livres, une culture qui m'est inconnue.
J'admirais les infrastructures, sans doute, autrefois imposantes. Ces bâtiments recel d'armes, et de personnes peut-être vivantes. Je ne peux les accueillir, notre royaume était déjà instable, je ne pouvais héberger des personnes de l'autre côté du mur.
Tout à coup, quelqu'un s'exprima :

- Mais, qu'est-ce ?...

Je me retournai et aperçus Aaron, il me rejoignit sur le balcon et s'exclama :

- Père ?

- Aaron... Voici notre futur.

- Que veux-tu dire par là ?

- Voici le Makaï fils, voici, ce qu'on a caché pendant tout ce temps...

- Mais...

- Tu ne comprends pas Aaron ? Derrière nos murs, au-dessus du plafond, c'est un peuple bien plus avancé ! Mais comment expliquer cela...

- Depuis que je suis arrivé, j'ai l'impression d'être différent...

- Ne t'inquiète pas, c'est propre au Makaï, nous avons l'impression d'être quelqu'un d'autre. Moi aussi, quand je me regarde dans le miroir, je n'ai plus le même visage, j'ai des souvenirs qui ne me sont pas propres qui traversent ma tête sans arrêt !

- Calme-toi !

- Pardon ?

- Je... je suis désolé. Je vais partir...

J'allai jusqu'à mon lit et me reposai. Une fois réveillé, j'allai à mon miroir, et bien évidemment, je n'étais plus le même, un tout autre visage. Soudain, je remarquai que mes mouvements n'étaient pas retranscrits dans le miroir, une ombre apparut derrière moi, je me retournai, mais ne vis rien. Je regardai de nouveau le miroir, quand tout à coup, mon reflet m'attrapa et me jeta dans un vide. Un trou noir, sans fin ni début.
Pendant mon éternelle chute, une voix familière me parvint :

- Elijah. Tu n'es pas réel.

- Vous n'êtes pas réel ! Vous êtes que de simples illusions !

- Je suis Maelström, le seul Dieu sur ce bas monde !

- Vous n'êtes pas réel !

- Es-tu sûr d'être réel ?

- Je... Je rêve...

- C'est donc ça pour toi, un rêve ?!

- Vous n'êtes que des idées. Le fruit de notre imagination. Sortez de ma tête !

Ma chute termina dans un lac de lave. Je brûlai indéfiniment jusqu'à ce que je me réveille enfin. J'étais allongé par terre devant mon miroir. Je me relevai et me massai le front.
Maelström est une invention, créer par nos ancêtres. Nous nous prosternions devant une simple image d'un pseudo Dieu :

- Comment ai-je pu être aussi aveugle, je ne suis pas celui que je crois être. Elijah Hil... Ce n'est pas moi. Aaron, Loki, ce ne sont pas mes fils. Je n'ai pas de famille. Je...

Un tas d'images défila dans ma tête :

- J'avais une famille, une petite fille, une femme, un foyer... Je... Le temps est venu... Seker m'attend.

Je me levai et parti vers l'entrée de Sombre-Etoile où se trouvait le manoir que j'avais offert à Seker il y a longtemps, très longtemps. Une fois là-bas, je vis quelqu'un à la porte, je reconnais cet homme :

- Declan...

Celui-ci se retourna et s'exclama :

- Oh, voila le second traître, le prie de tous.

- Que veux-tu dire par là ?!

- Tu as détruit notre peuple, c'est de ta faute que les Élus sont arrivés et nous ont détruits !

- Je n'étais pas au courant que les Élus étaient si agressifs.

- Ne fait pas l'idiot avec moi Elijah ! Quand tu as détruit notre arme, notre seule chance à vrai dire de combattre les Élus. Notre peuple s'est éteint ! Et tu vas payer pour avoir signé notre arrêt de mort.

- Nous ne sommes pas obligés d'en arriver là Declan. Laisse-moi passer, je dois rendre visite à Seker.

- Seker s'est enfui.

- Il est derrière cette porte.

- Flenus s'occupe de ça.

- Vous faites ça, juste, parce que nous nous sommes enfuis ?

- Oui et Maelström appréciera cette offrande !

- Hum. Dis-je en souriant. Maelström.

- Tu renonces maintenant à ton Dieu ?!

- Le seul Dieu ici, c'est moi. Dis-je avec un air sournois.

- Tu vas le regretter !

Il se jeta sur moi, me plaqua au sol. Il sortit un couteau d'un étui. Je tapai dans sa main, il lâcha son couteau. Il essaya de m'étrangler, je pris donc un de ses couteaux discrètement et lui planta dans le bras. Il se releva et s'éloigna :

- Il n'est pas si puissant ce Dieu ! Dit-il en riant et en retirant le couteau.

Il prit le couteau et le jeta sur moi. Celui-ci se logea dans mon torse. Tout à coup, une étincelle apparut sur le couteau. Je retirai le couteau, tout à coup, j'aperçus un arc électrique entre le couteau et mon corps. Declan Irax s'exclama :

- J'attends "Dieu".

Mon pouvoir était toujours là à première vu, un pouvoir que je n'avais pas utilisé depuis des lustres. Je lançai à toute vitesse le couteau, celui-ci était toujours relié à moi par un arc électrique. Je pris l'extrémité de l'arc dans ma main. Declan Irax esquiva le couteau. Soudain, je donnai un coup de bras vers la droite afin de me servir de l'arc électrique comme fouet. Ce coup redirigea le couteau vers Declan.
Celui-ci, surpris, se fit transpercer par le couteau. Il resta à terre. Je me dirigeai vers lui, et lui infligeai une décharge électrique le faisant perdre connaissance ainsi que tout fonctionnement de ses organes vitaux. Declan succomba d'un arrêt cardiaque.

Je pris son cadavre et le fixai grâce à ses couteaux sur le mur du manoir de manière réaliste, afin qu'il semble vivant. Puis je m'éloignai du manoir. Flenus allait surement revenir avec son trophée vivant.
Plusieurs heures, ou décennies plus tard. Flenus vint seul en criant :

- Declan ! Devine qui j'ai trouvé ! Tu ne vas pas me croire, il s'est enfui et est revenu dans ce taudis...

Celui-ci aperçut son ami sans réaction, sans signe de vie :

- Declan ?

Je me levai et attirai son attention, celui-ci s'exclama :

- Toi !

Je lui lançai un arc électrique puissant, Flenus fut projeté en arrière et traversa la porte d'entrée. Je me ruai vers lui, mais celui-ci se releva et me donna un coup de pied dans l'abdomen, je fus projeté en arrière. Il me prit par le col et me leva au-dessus du sol. Je collai mes mains sur son crâne, Flenus s'électrocuta. Son cerveau maintenant endommagé, il perdit peu à peu connaissance, il perdit certains de ses sens, mais resta debout. Il recula vers une fenêtre donnant une fabuleuse vue sur l'ancien village à l'entrée de Sombre-Etoile. J'envoyai donc un arc électrique sur lui, il fut projeté à travers la fenêtre et tomba dans le village.
Après ces tristes rencontres, je fouillai dans toute la maison, j'ouvris la porte d'une pièce sombre, tout à coup, je vis une silhouette au fond de la pièce. Je m'exclamai donc :

- Te revoilà mon ami...